La faute de la page 2 du jeudi 16 avril 2009

Des marins pêcheurs bloquent le port de Calais

   « Traditionnellement, le mercredi est une journée chargée au nouveau des trafics transmanche. Peut-être plus encore la journée d’hier consécutive au week-end pascal et à la fin des vacances en Grande-Bretagne. Les trafics tourisme et piéton de Sea-France et P & O sont renvoyés vers le tunnel qui, selon ses disponibilités, les acceptent en vertu d’un accord de interopérabilité. »

    • Une faute de vocabulaire : renvoyer veut dire "envoyer de nouveau", ou "envoyer au point de départ", ou "congédier", etc., mais pas "dérouter", "dévier", "détour- ner"… Au reste, ce n’est pas non plus là le sens qui convenait le mieux ici ; envoyer était aussi bien.

   • Une faute au moins de frappe : au niveau ? Mais comme il n’est pas question ici de hiérarchie, d’échelle, niveau n’est pas tout à fait correct. Préférer en matière de, pour ce qui est de…

   • Une faute de ponctuation : pour apposer le groupe adjectif « consécutive au… », une virgule était souhaitable : la journée d’hier, consécutive au…

   • Une faute d’accord : comment justifier le singulier de « piéton » ? Le(s) trafic(s) piétons.

   • Une faute de conjugaison : le sujet d’accepter, c’est « le tunnel », singulier : qui, selon ses disponibilités, les accepte...

   • Le e de de devait s’élider devant interopérabilité : d’interopérabilité.

   Pour en finir avec la page 2, comparons : 1°) « Dans les années quatre-vingt les marins pêcheurs étaient 35 à Dunkerque et 22 à Calais »  et : 2°) « Dans les années quatre-vingt-dix […] »  Dans les deux cas, vingt est multiplié (par « quatre »). Mais dans le premier cas il n’est pas suivi d’un autre chiffre, en sorte qu’il doit prendre un s : les années quatre-vingts. Notons que la réforme de l’orthographe simplifiée ne change rien à l’écriture des nombres, si ce n’est qu’elle rend systématiques les traits d’unions : « Vingt-et-un-mille-six-cent-deux », « un-million-cent ».