Trafic d’héroïne à Calais
« Début janvier 2011, ils y étaient allés cette fois pour un investissement égal à la somme de 200 euros. Mais ils s’étaient faits escroqués : dans les boulettes, censées contenir de l’héroïne, se trouvait du papier toilette. »
Quand on hésite entre le participe en –é et l’infinitif en –er, il est toujours commode de voir ce que ça donne avec un verbe comme mordre. *Ils s’étaient fait mordus ? – Non : Ils s’étaient fait mordre. Infinitif, donc : ils s’étaient fait escroquer. • À la forme pronominale, le participe passé fait est invariable devant un infinitif. Ils s’étaient fait escroquer. Elles se sont fait voler. • On doit pouvoir signifier un achat d’héroïne, même raté, plus simplement que par « un investissement égal à la somme de 200 euros ». Ils étaient allés en vue d’en acheter pour deux cents euros.
« "Il a peur aujourd’hui, alors qu’avant, il jouait les têtes brûlées." » La deuxième virgule (peut-être à l’endroit d’une pause à l’oral, après une syllabe accentuée, mais ce n’est pas une raison) est fautive.
« […] pour des problèmes liés aux addictions aux stupéfiants. » Le mot addiction étant particularisé, défini par son complément (ce ne sont pas n’importe quelles addictions, c’est celle aux stupéfiants), il devrait plutôt être au singulier. Comparons : des problèmes liés aux addictions, liés aux addictions au tabac et aux stupéfiants, liés à l’addiction aux stupéfiants.
Pour en finir avec la page 2, une attente inassouvie : « Un couple de jeunes Calaisiens comparaissait pour trafic d’héroïne. » L’emploi de l’imparfait dans cette première phrase du chapeau fait attendre un complément de temps, qui manque. Comparaissait hier, comparaissait le 15 mars, etc. Sinon, il fallait préférer le passé composé (qui n’empêche bien sûr pas non plus le complément de temps, mais qui du moins n’en crée pas le besoin). Un couple de jeunes Calaisiens a comparu pour trafic d’héroïne.