La faute de la page 2 du mercredi 20 février 2013

Trois phoques sur les berges de l’Aa, rue de la Gare à Gravelines

   « Ils peuvent en manger quatre à cinq kg par jour... au plus grand mécontentement des pêcheurs. 

   Actuellement, l'observatoire estime à une cinquantaine, le nombre de phoques qui vogueraient entre Calais et Dunkerque. »

   Quatre fautes. • Pour une fourchette (de chiffres ou autres), à ne suffit pas : manger de quatre à cinq kg par jour. • On dirait : au grand dam des pêcheurs, mais : pour le plus grand malheur des pêcheurs, provoquant un grand mécontentement chez les pêcheurs. • La virgule après « actuellement » est sans doute simplement inutile, mais celle après « cinquantaine » est fautive. Pas de virgule unique entre un verbe (« estime ») et son C.O.D. (« le nombre ») (ou son attribut). L’observatoire estime à une cinquantaine le nombre de phoques. • Enfin, le conditionnel de « vogueraient » n’est pas justifié. C’est une contamination du doute qui affecte le nombre. Or, pas de doute sur le fait que ceux qui sont là voguent ! Il y en aurait une cinquantaine à voguer, qui voguent. On estime à une cinquantaine le nombre des phoques qui voguent entre Calais et Dunkerque.

   « Les berges, rue de la Gare à Gravelines, ont accueilli trois invités d'honneur. » • « "Depuis une vingtaine d'années, on observe une augmentation des effectifs", revient Thibaut B. de l'Oceamm. » Deux petites fautes de vocabulaire. • Le terme « invité » est quand même exagéré ! On aurait pu parler de trois visiteurs inattendus (ce qui est en fait le contraire !) • « Revient », employé seul, ne saurait servir de verbe introducteur de paroles. Certes, on peut revenir sur un sujet, sur des propos. Ce n’est du reste pas le cas ici, où, disons, on revient sur des faits passés. Comment le faire sentir en un seul verbe ? "Retrace" aurait un sens proche, mais on le trouverait lourd. Je crois qu’il vaut mieux être modeste (voire banal, voire répétitif) dans le choix de ces verbes de parole. Allez ! disons : indique, par exemple.

   Pour en finir avec la page 2, deux coupures de mots en fin de ligne : « À cette distance des cô- / tes. » • « Ces mammifè- / res marins aiment leur tranquillité. » C’est sans doute ici le fait (automatique) du logiciel de traitement de texte, et son choix est compréhensible quand on écrit en (étroites) colonnes. Mais en principe on ne coupe pas à l’intérieur d’une syllabe, ce qui est le cas ici parce que le e ne se prononce pas. Côtes (1 syllabe), mam- / mi- / fères (3 syllabes).