« Mais la comédie championne de Dany Bonn ne devait pas ombrager les œuvres du passé. »
Je parlais hier des expressions toutes faites, qui ont un sens au même titre qu’un mot unique, alors que chacun des mots qui les composent n’y a pas plus de sens qu’une simple syllabe dans un mot.
On pense ici à l’expression faire de l’ombre à : "concurrencer au point de faire oublier plus ou moins". C’est sûrement ce que voudrait signifier « ombrager » dans cette phrase. Mais le mot n’a aucunement ce sens : son acception essentielle est : "mettre dans l’ombre", au sens propre du mot. Les arbres ombragent la pelouse.
[Je découvre qu’il a existé un verbe ombrager, aujourd’hui disparu, qui signi- fiait dans le français classique du XVIIe siècle : "blesser moralement, causer pré- judice à".]
« Ce sont souvent les figurants qui donnent le sel du livre, par les observations qu’ils ont pu faire. »
Employer ainsi au pluriel, en complément de faire, le mot observation, c’est lui donner une connotation scientifique hors propos. (La phrase sortie de son contexte, le mot ainsi employé pourrait aussi signifier "remarques".)
Ce sont les figurants qui donnent le sel du livre, par ce qu’ils ont pu observer, par l’observation, le sens de l’observation dont ils ont fait preuve.
Pour en finir avec la page 2 : « Reste à se demander pourquoi Daniel Granval oublie-t-il les fameuses "femmes-panthères" d’Armentières. » On a déjà vu (le 20 septembre) que l’inversion du sujet est une faute dans l’interrogation indirecte. On se demande pourquoi Daniel Granval oublie les fameuses "femmes-panthères".