Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
30 octobre 2008 4 30 /10 /octobre /2008 13:59

  « La difficile conciliation pour les femmes entre vie privée et vie professionnelle. »

    S’il y a quelque chose d’empoisonnant dans notre langue, ce sont bien les prépositions ! On ne peut pas construire ainsi le nom conciliation. Encore une fois, c’est d’autant plus fâcheux qu’il s’agit du grand titre de la page 2 !

u On concilie des choses, plusieurs choses (entre elles), une chose et une autre. J’arrive à  concilier mes différentes occupations.

u Ou on concilie une chose avec une autre. Je concilie ma vie privée avec ma vie professionnelle.

u Mais cette construction est mauvaise : concilier entre des choses.  *Je concilie entre mes besoins et mon budget.

   Revenons au nom : la conciliation de plusieurs choses, ou la conciliation d’une chose avec une autre, mais pas : *la conciliation entre deux choses.

   Le titre aurait donc dû être : La difficile conciliation pour les femmes de leur vie privée avec (et de) leur vie professionnelle.

   (On ne peut pas prétendre que dans la version d’origine « entre vie privée et vie professionnelle » soit un complément de « femmes » et non de « conciliation » : ce n’est pas comme ça que le titre est compris.)

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Il faudra quelques mois pour prospecter les sous-traitants, commercialiser auprès des entreprises et sonder les salariés potentiellement intéres- sés par ces nouveaux services. » On prospecte quelque chose (un marché, une région…) plutôt que des personnes : prospecter auprès des sous-traitants. Mais surtout, le verbe commercialiser, comme souvent les verbes formés avec ce suffixe,  est transitif. D’ailleurs, ainsi employé (sans C.O.D.), on ne voit pas bien ce qu’il signifie !

Partager cet article
Repost0
29 octobre 2008 3 29 /10 /octobre /2008 11:19

  « Daniel Wilmot répliqua "que certaines entreprises de la Semeuse se sont renseignées pour aller ailleurs." »

 1. Étonnant, ce passé simple. On a du coup l’impression que la personne interviewée est deve- nue un personnage de conte… Il y aurait une étude à faire sur cet emploi du passé simple qu’on trouve ainsi dans la presse locale (jamais dans les quoti- diens nationaux).

2. Confusion entre les styles direct et indirect pour rapporter les paroles : les guillemets devaient s’ouvrir après « que ». Le subordonnant n’est d’ailleurs pas nécessaire ici. En tout cas, il n’a pas été prononcé par l’interviewé, et n’a donc pas à se trouver entre guillemets.

3. Le « pour » est familier (peut-être local, lui aussi ?), fautif, et en tout cas très vilain. Préférer en vue de, dans le but de, dans la perspective de… [À éviter aussi après demander (où il faut simplement le remplacer par de) : *Il a demandé pour partir.]

 

   Pour en finir avec la page 2 : « "Sur 3 à 5 ans, nous pourrions tabler sur la création d’une cinquantaine d’emplois." »

   Le « à » nécessite d’abord un de : de 3 à 5 ans, ce qui n’est pas commode après le « sur ». Il faut donc tourner autrement : par exemple  Dans un horizon de trois à cinq ans, etc.

Partager cet article
Repost0
28 octobre 2008 2 28 /10 /octobre /2008 10:13

  « L’entrepreunariat »

 

  Eh ! oui : c’est un titre ! Dommage de faire une faute dans un titre, où elle est forcément plus visible ! Elle est confirmée à deux reprises dans le texte : « […] Une délégation de la CDU présente à Québec des actions menées sur le territoire pour le 10e forum d’automne de la fonda- tion pour l’entrepreunariat, notamment  à travers un atelier "l’entrepreunariat chez les ch’tis". »  Étonnant ! Pourquoi ce u ? Contamination de la fin de entrepreneur ? Pourtant, le mot se trouve une fois bien écrit dans l’article : entreprenariat.

   [Par ailleurs, le mot « Ch’tis » désignant des habitants, il doit prendre une majuscule en tant que nom (mais non quand il est adjectif).]

 

   Pour en finir avec la page 2 : « "Il n’y a pas encore cet esprit d’incitative que nous voulons inculquer." »  Il faut sans doute comprendre : esprit d’initiative ? Ou d’incitation ? L’adjectif incitatif existe, bien sûr ; mais pas ce nom. Et il faut bien reconnaître que *incitative a plus une allure de lapsus, que de néologisme volontaire !

Partager cet article
Repost0
26 octobre 2008 7 26 /10 /octobre /2008 11:40

  « C’est cette belle demeure, édifiée dans un parc de trois hectares que la famille Devos a acquise il y a un an et demie et s’est installée pour peindre. »
 

   Bien sûr pas de e à « demi » : un an et demi, une demi-année, une année et demie.
   Bien sûr, il manque une virgule après « hectares ».

   À part ces "détails", la phrase est correcte jusqu’à « et ». Ensuite, on a un verbe (« s’est installée ») sans sujet, même implicite. Impossible, en tout cas, de sous-entendre « famille » comme sujet de ce verbe !  On aurait pu continuer ainsi :
et dans laquelle elle s’est installée pour peindre. Ou : et qu’elle a choisie comme atelier de peinture. Il ne faut pas perdre de vue qu’on ne peut coordonner que des groupes de même nature (dans mes deux "corrigés" : des propositions subordonnées relatives).

 
   Pour en finir avec la page 2, voici justement la phrase suivante dans l’article : « Juste à côté, Emmanuel Dufour, un Touquettois passionné de sports de voile, a acquis une ancienne grange qu’il vient de transformer complètement et avec son voisin et complice Gérard, en a fait un lieu de réception et d’exposition de haut de gamme. »

   Ici encore, un verbe sans sujet : « a fait ». Je trouve que « Emmanuel Dufour » n’est pas assez clairement senti comme sujet dans la première partie de la phrase pour être sous-entendu comme tel dans la deuxième. Il aurait fallu, sans craindre d’être lourd, le reprendre par il ; après tout, les pronoms sont faits pour ça ! De plus, une virgule avant la conjonction « et » ajouterait à la clarté.

   Juste à côté, Emmanuel Dufour, un Touquettois passionné de sports de voile, a acquis une ancienne grange qu’il vient de transformer complètement, et avec son voisin et complice Gérard, il en a fait un lieu de réception et d’exposition (de) haut de gamme.

Partager cet article
Repost0
25 octobre 2008 6 25 /10 /octobre /2008 09:50

  « Le projet de Boulogne est en tête de liste des projets en cours, aux côtés du centre hospitalier universitaire de Renne. »

    Naturellement, le correcteur d’orthographe n’a pas bronché : il a pensé qu’on parlait du ruminant cervidé nordique… On prétextera qu’il n’y a pas de "faute" aux noms propres. Tout de même ! Une des plus grandes villes de France, une des plus belles ! C’est donc bien à Rennes que va être rénové le grand CHU de Pontchaillou.

 

   « L’effort a aussi été porté sur l’importance de lumière naturelle. »

 

   Outre l’oubli de l’article la, on se demande à quoi on s’est efforcé, finalement (rien avant, rien après cette phrase pour nous renseigner). On devine, cependant : l’effort a dû être porté sur la mise en valeur, l’exploitation de la lumière naturelle.

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Modernité, efficacité : c’est dans cet état d’esprit qu’a été imaginé l’hôpital de demain pour Boulogne. » Ça ne vous rappelle pas un film ?…

 

   Notre illustration : le bâtiment d'hématologie de Rennes Pontchaillou, par le même architecte.

Partager cet article
Repost0
24 octobre 2008 5 24 /10 /octobre /2008 07:50

  « Et pour agrémenter les dégustations de vins, et d’associer les découvertes à des mets appropriés, les fromagers seront cette année encore plus mis en valeur. »

    Alors, qu’est-ce que je vais encore trouver à redire, aujourd’hui ?

   Je ne comprends pas ce qui peut motiver ce « d’ », – ni le problème que poserait sa disparition…

   Quant au « plus », avouons qu’il est maladroit. Davantage aurait été plus naturel, mieux aurait été plus chic !

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Les dégustations sont gratuites et les ventes à emporter ou sur commande. » On comprend bien que pour éviter de répéter « sont », le verbe être est sous-entendu dans la deuxième partie de la phrase. Las ! Cela n’est correct que si l’attribut est ici et là de la même nature. Par exemple, deux adjectifs : les dégustations sont gratuites et les ventes nombreuses. Ou deux noms : les dégustations sont un plaisir, et les ventes une corvée.

   Sans compter que "les ventes sont à emporter", ou même "les ventes sont sur commande", ça n’est pas top, comme construction… Les dégustations sont gratuites, et les ventes se font sur place ou sur commande.

Partager cet article
Repost0
23 octobre 2008 4 23 /10 /octobre /2008 15:14

  « "J’ai la chance également de pouvoir me familiariser à cette profession." »

 

   Se familiariser ne se construit qu’avec la préposition avec : on se familiarise toujours avec quelque chose.

 

  « Les deux premiers sont indétrônables et se succèdent alternativement sur la ligne d’arrivée. » Faut-il comprendre que chacun des deux premiers, à tour de rôle, passe en tête la ligne d’arrivée ?

 

   Pour en finir avec la page 2 : « "On se demande s’il y a encore un avenir après quarante ans ?" » Dans une interrogation indirecte, c’est-à-dire quand la question rapportée au style indirect est reliée au verbe de parole ou de pensée (« se demande ») par un mot subordonnant (« si »), il ne faut pas de point d’interrogation. On choisira donc entre : On s’interroge : y a-t-il encore un avenir après quarante ans ? et : On se demande s’il y a encore un avenir après quarante ans.

Partager cet article
Repost0
22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 16:00

  « A ce projet ont été lancés en parallèle ceux de la renaissance du carillon et de la restauration de la Halle aux poissons. »

    Dans cette construction, « à ce projet » est complément du verbe « ont été lancés », alors que d’après le sens il doit compléter « en parallèle ». D’autre part, l’assez maladroit « renaissance » ne semble devoir sa présence ici qu’au souci de ne pas répéter « restauration », qui pourrait convenir pour les deux : autant donc le mettre "en facteur" : même pour le carillon, on admettra qu’il convient mieux que « renaissance ». Voici donc : En parallèle à ce projet a été lancé celui de la restauration du carillon et de la halle aux poissons.

 

  « Le discours de Daniel Percheron, président de la Région, a séduit le public. Ce dernier, soulignant des impulsions politiques menées d’André Malraux à Jack Lang […], évoqua le cheminement chrétien [..] »

   Il faudrait plutôt dire : cet… avant-dernier !

 

  « Bertrand Ringot […] rappela de son côté les sept années à œuvrer pour cet aboutissement. »

   Ce sont sept années à œuvrer ; mais ce sont les sept années passées à œuvrer.

 

  « […] Fier de voir que l’on ait "fait confiance à l’un des meilleurs […]" »

   Si cela se voit, cela est réel, et se dit au mode indicatif : Fier de voir que l’on a fait confiance.

 

  Pour en finir avec la page 2 : « Il est clair, l’art contemporain ne laisse pas indifférent. »

  « Il est » est sans doute plus élégant que « c’est » ; mais il est clair qu’il s’agit ici d’un tour figé (familier), à prendre tel quel ou  à laisser : C’est clair, l’art contemporain ne laisse pas indifférent.

Partager cet article
Repost0
21 octobre 2008 2 21 /10 /octobre /2008 08:41

  « "Et bien il est temps qu’il tienne ses promesses !" »

    (« Il », c’est notre petit président.) Deux petites fautes là-dedans : l’interjection comprend un point d’exclamation, comme hélas ! par exemple, et s’écrit avec un h (il ne s’agit pas de la conjonction de coordination et). Eh bien ! Il est temps qu’il tienne ses promesses !

 

     Pour en finir avec la page 2 : «  "On nourrit des crabes et on pollue la mer !" ironise le patron pêcheur. » Il y a ironie quand, par-delà le sens littéral, on instaure une complicité entre celui qui parle et celui qui écoute. Quand il y a un décalage entre ce qui est dit et ce qu’on fait comprendre. C’est le cas de la litote, de l’hyperbole, de l’antiphrase, de l’euphémisme… Certes, ironiser a un sens moins circonscrit ("railler"…) Mais s’agit-il ici de sarcasme ?

Partager cet article
Repost0
19 octobre 2008 7 19 /10 /octobre /2008 10:46

  « Nombreux aimeraient réaliser leur rêve. »
 

   En latin, on pouvait employer des adjectifs (au pluriel, féminin ou au neutre, je ne sais plus) comme sujet. Pulchrae  (?) : "ce qui est beau", "les belles choses". Disons que le mot choses était sous-entendu. Mais en français le sujet n’est pas une fonction de l’adjectif : il faut donc tourner autrement. Il peut être épithète : De nombreuses personnes aimeraient réaliser leur rêve. Il peut être attribut : Nombreux sont ceux qui aimeraient réaliser leur rêve. (Il s’agit du rêve de devenir propriétaire ; sans cette précision le problème était résolu en prenant tout le monde comme sujet !)

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Calais ou Cambrai seraient intéressés. » Personnellement, j’aurais plutôt accordé au féminin, mais surtout, bien sûr au singulier : si c’est l’une ou l’autre qui est intéressée, il n’y a pas de pluriel.

 « "Ils arguent d’intérêts scientifiques pour assurer […]" » Le verbe est bien construit. Mais des puristes nous diraient qu’il faut un tréma sur le e : ils arguënt (pour la prononciation [aRgu] !). Mais il ne faut jamais écouter les puristes : j’arrête donc là mes arguties !

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : La faute de l'édito de la maire & Nord LittÉral - La faute de la page 2 - Depuis 2008.
  • : 1 jour, 1 journal, 1 page, au moins 1 faute corrigée !
  • Contact

Légende

Les citations du journal sont copiées entre guillemets en caractères noirs et gras :

« Citation »

• Mes propos sont en gris. La correction proposée est en caractères verts et gras.

Recherche Mot Clé...

Archives