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21 novembre 2008 5 21 /11 /novembre /2008 09:58

  « La Terre des Deux Caps va passer au barème D pour percevoir des soutiens financier dans le cadre de la collecte sélective et le tri. »

    L’accusatif est le cas de la déclinaison latine qui a survécu à travers les siècles : la langue a une tendance à la simplification : elle privilégie les formes les plus fréquemment employées. Or, les pluriels de l’accusatif se terminaient par un s, qui a longtemps été prononcé, et qui s’est donc maintenu à l’écrit. Il a ainsi connu une telle fortune, un tel succès, qu’il est devenu carré- ment la marque du pluriel dans notre langue ! Percevoir des soutiens financiers.

 

  Pour en finir avec la page 2, deux autres fautes d’accord. En genre : « La Terre des Deux Caps est constitué de trois zones » (constituée). Et en nombre : « Il a très vite été relayé par le maire d’Audresselles, qui voulait discuter des problèmes que le SCOT1 ajoutent à la loi littoral. » (Ajoute)

  Le a était la marque du féminin la plus répandue en latin. Les autres voyelles en fin de mots ont disparu ; mais le a, plus sonore, s’est simplement amuï en e, devenu par conséquent la marque du féminin dans notre langue.

   Notons que le correcteur d’orthographe de Word ne fait voir aucune de ces deux fautes.

 

1. SCOT : schéma de cohérence territoriale.

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20 novembre 2008 4 20 /11 /novembre /2008 17:55

  « Pour Michel Jourdain, "notre organisation patronale plus que centenaire s’est constituée un patrimoine […]" »

    Le participe passé d’un verbe pronominal employé avec un C.O.D. s’accorde avec celui-ci s’il est placé avant, mais en aucun cas avec le sujet. Donc, ici, pas d’accord avec « organisation ». Elle s’est constitué un (ou : des) patrimoine(s). Mais : La fortune qu’il s’est constituée.

   D’autre part, « notre » aurait dû être retiré du discours direct : comme c’est le journaliste qui commence la phrase, on a l’impression que l’organisation est la sienne et celle du lecteur, en même temps que celle de M. Jourdain et de sa clique. Pour Michel Jourdain, leur "organisation patronale…"

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Les déboires de la pêche l’ont amené à changer d’orientation pour embarquer sur des plate- formes pétrolières. »  On ne saurait embarquer, au sens propre du mot (c’est le cas ici), que sur une embarcation : bateau, navire… Bref, sur quelque chose qui flotte et qui se déplace. (Le verbe vient de barque.) Mais donc pas sur une plateforme pétrolière, qui est fixée. Le verbe débarquer conviendrait même mieux ! Ou, simplement : […] changer d’orientation pour travailler sur des plateformes pétrolières.

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19 novembre 2008 3 19 /11 /novembre /2008 15:10

  « Mais la comédie championne de Dany Bonn ne devait pas ombrager les œuvres du passé. »

 

   Je parlais hier des expressions toutes faites, qui ont un sens au même titre qu’un mot unique, alors que chacun des mots qui les composent n’y a pas plus de sens qu’une simple syllabe dans un mot.
   On pense ici à l’expression
faire de l’ombre à : "concurrencer au point de faire oublier plus ou moins". C’est sûrement ce que voudrait signifier « ombrager » dans cette phrase. Mais le mot n’a aucunement ce sens : son acception essentielle est : "mettre dans l’ombre", au sens propre du mot. Les arbres ombragent la pelouse.

   [Je découvre qu’il a existé un verbe ombrager, aujourd’hui disparu, qui signi- fiait dans le français classique du XVIIe siècle : "blesser moralement, causer pré- judice à".]

 

  « Ce sont souvent les figurants qui donnent le sel du livre, par les observations qu’ils ont pu faire. »

   Employer ainsi au pluriel, en complément de faire, le mot observation, c’est lui donner une connotation scientifique hors propos. (La phrase sortie de son contexte, le mot ainsi employé pourrait aussi signifier "remarques".)

   Ce sont les figurants qui donnent le sel du livre, par ce qu’ils ont pu observer, par l’observation, le sens de l’observation dont ils ont fait preuve.

   

   Pour en finir avec la page 2 : « Reste à se demander pourquoi Daniel Granval oublie-t-il les fameuses "femmes-panthères" d’Armentières. »  On a déjà vu (le 20 septembre) que l’inversion du sujet est une faute dans l’interrogation indirecte. On se demande pourquoi Daniel Granval oublie les fameuses "femmes-panthères".

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18 novembre 2008 2 18 /11 /novembre /2008 10:04

  « Vous êtes en tournée depuis quelques mois maintenant, comment se passe-t-elle ? »

    Le problème, c’est que « elle » ne peut pas reprendre « tour- née ».  Dans l’expression verbale "être en tournée", il n’est pas question d’une tournée en parti- culier. Le mot tournée y perd son propre sens au profit de celui de l’expression toute faite être en tournée. Il faut considérer l’ex- pression insécable comme un mot unique ; elle est définie comme telle dans le dictionnaire.

   On ne pourrait pas dire, par exemple : Il a pris la route pour Lyon ; est-ce qu’elle passe par Grenoble ? Car, route n’étant pas employé séparément, le mot ne désigne aucune route. C’est le groupe [prendre la route] qui a un sens ; on pourrait lui trouver un synonyme où ne figurerait pas route : Il est parti (en voiture…) pour Lyon.

    Par contre (inélégant mais correct) : Vous réalisez une tournée depuis quelques mois ; comment se passe-t-elle ?

 

   Pour en finir avec la page 2 : « "Les Américains préfèrent passer la nuit dans des piaules à 80 $ qu’à 150". »  Déjà, dire préférer… que au lieu de préférer… plutôt que de, c’est mal ! En plus, ici, si on lit bien, on compare : 1°) passer une nuit dans des piaules à 80 $ à : 2°) à 150. On compare ce qui n’est pas comparable. Certes, il serait lourd de dire exactement : Les Américains préfèrent passer la nuit dans des piaules à 80 $ plutôt que de le faire dans des piaules à 150 ! Il faut donc tourner autrement. Les Américains préfèrent payer 80 $ plutôt que 150 pour passer la nuit dans une piaule.

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16 novembre 2008 7 16 /11 /novembre /2008 11:31

  « Le célèbre macaron a comme pouvoir suprême de faire et défaire les réputations des grands établissements et leurs chefs de cuisine qui vont avec. »

    Avec est une préposition. L’employer comme adverbe est une faute, surtout par écrit. On veillera donc à l’employer suivi d’un nom ou d’un pronom, même s’il va sans dire. J’ai rencontré Roger, et j’ai mangé avec lui (et non : *et j’ai mangé avec).

   Dans la phrase que nous citons, la faute est aggravée d’un pléonasme : le sens de « avec » n’est-il pas déjà dans « leurs » ? On choisira donc entre : 1°) les grands établissements et les chefs de cuisine qui vont avec eux, et 2°) les grands établisse- ments et leurs chefs de cuisine.

 

  « L’intérêt que porte William pour la cuisine. »  On peut parler de l’intérêt que William a pour la cuisine, de son intérêt pour la cuisine ; mais le verbe porter se construit avec la préposition à : l’intérêt que porte William à la cuisine.

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Il est affecté au messe des officiers. »  On a compris que la cuisine est pour lui une religion, mais ce doit quand même être plutôt le mess des officiers.

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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 09:56

  « Voici un an, les services de l’Etat étaient venus à Dunkerque […] présenter deux rapports conséquents sur la réforme du fonctionnement des wateringues et, par ricochets, la protection du territoire contre les inondations. »

  « Comme si ces millions n’étaient, sans mauvais jeu de mot, qu’une… goutte d’eau. »

 

   Devinette : que faut-il déplacer de la première citation vers la deuxième, pour que les deux soient sans faute ? Réponse :

   Une lettre, un s : en trop dans l’expression par ricochet, et qui manque dans jeu de mots. Ce sont des groupes figés, à l’ortho- graphe arrêtée : pas touche !!

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Mais les inter-communautés ont toujours été réticentes sur ce principe. » L’adjectif, comme le nom, se construisent avec la préposition à : réticentes à ce principe.

  « Nul ne sait quand surviendra la prochaine crue (ou invasion marine) de même ampleur, qu’on annonce inéluctable… et peut-être prochainement. » Soyons prudents quand nous coordonnons : vérifions que nous coordonnons des choses de même nature ! Ici, un adverbe (« prochainement ») est coordonné à un adjectif (« inéluctable »). Qu’on annonce inéluctable… et peut-être imminente. Ou, pour être moins catastrophiste : proche ! 
 


   Mauvaise nouvelle dans un mail de la Fnac ce matin : l'ouvrage Le français ne vient pas du latin (Yves Cortez) n'est pas disponible. (J'en causais le 17 octobre.) Je dois me contenter de ce lien vers le site de l'auteur.
   Derrière le titre provocateur, un constat peu révolutionnaire : notre langue ne provient pas du latin classique qu'on apprend à l'école, mais de la langue romane (le roman) appelée "langue populaire", ou, de façon plus pernicieuse et pour sauver les meubles : le "latin populaire", appellation erronée dans la mesure où, en un mot comme en cent, cette langue n'est pas le latin !

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14 novembre 2008 5 14 /11 /novembre /2008 18:23

  « Une classe de sixième du collège Langevin va participer au festival Tendances. À quelques jours de la première, une création de surcroît, retour sur une des dernières répétitions. »

    Voilà le chapeau de l’article. La « première », c’est la première représentation publique, n’est-ce pas ? Et la « création », c’est la première mise en scène d'une pièce. Une représentation n'est pas une mise en scène. Ainsi, on ne peut pas mettre l’une en apposition à l’autre : il faudrait qu’il y ait identité de l’une et de l’autre.

   Et, ainsi, on ne comprend pas bien le « de surcroît » : à quoi s’ajoute le fait que ce soit une création ?

   À quelques jours de la première de ce spectacle qui est une création, retour sur…

 

   Pour en finir avec la page 2, quelques remarques sur le vocabulaire.

   1°) « Lors des ateliers d’écriture dispensés par le professeur […] »  Dispenser, c’est prodiguer, distribuer : on dispense un savoir, à la limite une leçon, mais, par exemple, on anime un atelier.

   2°) « "C’est intéressant de connaître les élèves car on sait où on peut les amener. La nouveauté de cette année, c’est aussi que le spectacle repose sur une histoire qui se déroule au fil des chansons", relate le professeur de musique. »  Relater, c’est raconter précisément, narrer dans le détail. Or, les paroles rapportées ici ne sont pas de l’ordre du récit : le professeur ne raconte pas, il relate donc encore moins.

   3°) « Un challenge glorifiant puisque toute une équipe de professionnels, techniciens son, lumière, et musiciens, sera là pour les entourer. »  Glorifier, c’est louer les mérites de quelqu’un. Il n’est pas pour autant choquant de prétendre qu’un challenge le fait. Mais il ne le fait pas ; il ne loue pas les enfants : il est pour eux valorisant, flatteur, gratifiant, stimulant

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13 novembre 2008 4 13 /11 /novembre /2008 19:37

  « L’association aimerait ainsi avoir le soutien des collectivités pour ce service qu’elle leur rend et aussi au regard des nombreuses études qui devraient être entreprises dans la région sur le milieu marin. »

    Je le dis tout de suite : "au regard de" ne peut pas vouloir dire "en tenant compte de". Mais, employé comme locution préposi- tive : "comparé à" (Il ne fait pas grand-chose, au regard de ce que font ses frères.)  Et, employé comme adverbe : "à l’égard de" (Son activité est condamna- ble au regard de la morale). Il me semble que convenait mieux ici eu égard à : et aussi eu égard aux nombreuses études…


   Légende de la photo : « En cas d’échouage, mieux vaut ne pas approcher l’animal qui peut être dangereux tant par ses réactions que son état sanitaire. »  « Tant » étant avant « par », celui-ci doit être répété après « que » : tant par ses réactions que par son état sanitaire. (Et : virgule après « l’animal ».)
 

   Pour en finir avec la page 2 : « OCEAMM entend encore apporter une expertise auprès des collectivités lors d’un échouage important. »  Une expertise étant un rapport d’expert, l’action d’expertiser quelque chose, j’aurais plutôt dit ici : OCEAMM entend apporter ses capacités d’expertise / entend faire bénéficier de sa compétence d’expertise / de son statut d’expert…  
 

   Notons que tout cet article a pour titre un alexandrin presque rythmé : « Vogue le cachalot au large de Dunkerque » !

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12 novembre 2008 3 12 /11 /novembre /2008 16:20

  « Le groupe Hopale a besoin […]  de se concerter avec les médecins […] »

    Le verbe est mal construit.

   < Se concerter, c’est : se consulter. Ils ont eu la même idée ; pourtant, ils ne se sont pas concertés. On dit que A et B se concertent.

   < Concerter, c’est préparer de concert, organiser d’un commun accord. Dans ce cas, on peut le construire avec avec : A a concerté ce projet avec B.

   Mais le verbe à la forme pronominale de sens réciproque (se concerter) ne peut pas être suivi d’avec. Le groupe Hopale a besoin de consulter les médecins, de discuter avec eux, de s’entendre avec eux. Ou : Le groupe Hopale et les médecins ont besoin de se concerter.

 

  « "Tout laisse à penser que pour augmenter son activité, la clinique de Saint-Pol sera amenée à fermer elle aussi." »

   Confusion fréquente entre :

   < Laisser à penser : "abandonner le jugement à". Dans ce cas, le sujet désigne une personne. Je vous laisse à penser quelle pourra être leur réaction.

   <Et : laisser penser que : "amener à penser que", "permettre de penser que". Tout laisse penser que la clinique sera amenée à fermer.

 

   Pour en finir avec la page 2 : « Les deux médecins ne comprennent d’autant plus que plusieurs spécialistes devaient intégrer l’effectif de la clinique de Marconne. »  Faut-il comprendre : Les deux médecins le comprennent d’autant moins que… ?

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11 novembre 2008 2 11 /11 /novembre /2008 10:55

  « Me Antoine Deguines, avocat de Jean-Claude Lenoir, regrette "qu’on continue à poursuivre" le vice-président de Salam, "quoi qu’il ai pu faire". »

    La page est consacrée à Jean-Claude Lenoir, récemment violenté par des C.R.S. À noter au passage : cette sortie du parquet de Boulogne, assez fendarde, selon laquelle le vice-président de Salam aurait "joué la comédie en se jetant par terre et en arrachant ses vêtements" ! Pas- sons.

   Dans le passage qui nous intéresse ici, remarquons d’abord que le « qu’ » aurait dû se trouver hors des guillemets : il n’a pas été prononcé par l’avocat. Puis l’accord du subjonctif passé : quoi qu’il ait pu faire. (Que j’aie, que tu aies, qu’il ait, ai étant une forme de l’indicatif.

 

  Pour en finir avec la page 2 : « "Par moment je franchis la ligne jaune et je trouve que c’est normal de réparer. Mais là, être accusé à tort, je n’accepte pas". »  Cette fois, c’est le point final qui aurait dû se trouver à l’intérieur des guillemets. En effet, contrairement au premier passage, qui contient des extraits cités entre guillemets, ici il s’agit d’une phrase entièrement citée entre guillemets. D’autre part, l’expression "par moments" ayant un sens itératif ("parfois", "de temps à autre"…), moments doit prendre un s.

 

  Notre illustration : photo extraite du site de l’association Salam. À visiter également : Terre d’errance.

  À lire aussi : l’article d’Haydée Sabéran dans le Libé d’aujourd’hui, page 12.

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